Once upon a Lhunn ft Luna

( outfit ) La nuit est douce, si parfaite même qu'elle amplifie ce vague à l'âme qui rend la silhouette de la sirène plus belle encore, plus sibylline qu'elle ne l'avait jamais été au milieu de toutes les autres. La brise qui souffle dans sa chevelure blonde est agréable. Elle fait redescendre la fièvre et efface les stigmates infligés par le soleil plus tôt dans la journée. Avec elle, la petite robe noire se soulève au gré du vent et épouse subtilement chaque courbe de son corps pour les révéler sans trop en dévoiler. Elle est sublime. Ou du moins elle s'en persuade jusqu'à ne plus pouvoir qu'y croire ; comme un mantra silencieux réitéré dans les profondeurs de la nuit.

A son insu, ce sont les astres qui s'alignent, portés par ce vent de fraîcheur qu'il amène avec lui lorsque sa voix douce et mutine glisse comme une mélodie à ses oreilles. La sirène n'a qu'un demi-tour à faire pour lui faire face mais elle n'avait pas prévu de se heurter au sourire le plus adorable de la décennie.

Si le monde était gris alors il vient de gagner ses plus éclatantes couleurs en une fraction de secondes; de ce bleu intense qui lui rappelait celui des océans et ce vert pour lequel elle serait prête à se damner. L'avait-elle appelé sans même s'en rendre compte ? Il semblait n'être là que pour elle (elle aurait voulu que ce soit vrai) mais ça, même ses souvenirs n'auraient pu le dire avec certitude.

« Tu sais exactement comment te faire pardonner avant même que je n'aie le temps de t'en vouloir un peu. » Et c'est étrange comme ce reproche sonne familier, comme il se teinte d'une tendresse particulière pour ce garçon tout juste rencontré. Peut-être s'était-il trompé de visage dans la foule. Peut-être était-il fou à lier tout simplement. Luna s'en fichait éperdument. « De si jolies fleurs sous un ciel étoilé... » Il effleure sa peau d'un rien pour la ramener près de lui « Si j'étais égoïste, j'aurais voulu te garder pour toujours. » Ne le partager avec personne et se déclarer sienne pour l'éternité ; toutes ces paroles indécentes que l'on ne profère pas à un inconnu en temps normal mais qu'elle ose lui confesser dans l'intimité de ce petit jeu qui n'appartient désormais qu'à eux.

De ses doigts, elle frôle son vêtement à la taille, cherchant une quelconque réticence dans le bleu et le vert qui éveillent toutes ses curiosités. Lorsqu'elle est certaine qu'il ne la repoussera pas, elle y pose délicatement sa main, revenant d'un regard presque timide accrocher le sien de ce sourire espiègle (comme si elle avait besoin de cet ancrage contre lui pour ne pas perdre son équilibre) à l'évidence, le prétexte était presque trop parfait pour ne pas le saisir.

La suite, elle se hisse sur la pointe de ses pieds pour qu'il soit le seul à l'entendre ; frôlant de ses lèvres sans jamais la toucher la ligne parfaite de sa mâchoire contractée « dites-moi au moins votre nom car s'il y a une fille à rendre jalouse, croyez-moi que c'est le genre de détails qui peut faire la différence. » Au plus près de lui, elle le jurerait pourtant : faites qu'il ne se languisse d'aucune autre car Luna l'avouait, elle n'était pas du genre à tolérer la concurrence.

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( outfit ) Elle comprend que ce n'est pas elle qu'il regarde avec autant de passion, que c'est très probablement le nimbe de la sirène qui effleure ses sens et taquine son discernement. Le pincement au cœur n'en est que plus violent. Une éternité à ses côtés… c'est tout ce dont elle avait jamais rêvé. Elle le savait, le ressentait au plus profond de son être. « Luna » souffle-t-elle avec innocence, ses lèvres rebondissant sur chaque syllabe pour imprimer dans sa chair l'unique prénom donné au péché originel. Demain et tous les jours qui suivent, n'oublie pas cette promesse que tu m'as faite, je t'en supplie. Pendant quelques secondes la sirène s'est tue pour que la prière de la petite humaine atteigne un cœur pur dans le ciel ( idiote fulmine la naïade en silence ) existe-t-il seulement quelqu'un capable de prendre en pitié le souhait naïf d'une maudite aux intentions si coupables ? Elle-même ne pourrait y croire sans être contrainte au mensonge.

Qhuinn. Ce prénom fait écho comme la plus pure des magies à ses oreilles. Ses lèvres sont douces. Ses doigts qui glissent le long de sa peau brûlante achèvent de la ramener contre lui. « Je ne veux pas rendre les autres hommes jaloux » dans un murmure qui caresse la nuit, la sirène dévoile son plan en venant passer son bras libre autour de la taille du garçon « seulement toi. » Le comprend-il ? A quel point elle voudrait qu'il s'embrase de passion pour elle et qu'il vienne l'arracher à cette vie de misère et de dépendance affective pour laquelle elle s'est amourachée ? Sauve-moi et je te sauverai. C'est le serment que je te fais ici ce soir.

Il s'écarte de quelques pas mais sa main reste fermement ancrée à la sienne et la naïade ne la lâcherait pour rien au monde. « Qhuinnie » l'adorable surnom roule sur le bout de sa langue avec jubilation et de sa main qui retient le bouquet, elle saisit l'ourlet du bas de sa robe pour le soulever très légèrement en une révérence délicate « si vous voulez toujours de moi… » Elle se redresse avec élégance, venant mordre dans la chair rosée de sa lèvre avec timidité. Ce n'est plus tant un vouvoiement de distanciation sinon celui d'un petit jeu auquel elle prend goût.

Son visage se relève, à la bouille mutine rien que pour lui « mais attention ! je ne te laisserai pas dérober mon cœur sans au moins essayer de me défendre. » Pff ! penses-tu... La naïade pourrait s'embraser dans les orbes colorées de ce garçon qui connait si bien les rouages jusqu'à son cœur. Observant les alentours, elle s'écarte d'un pas pour déposer le bouquet sur le rebord d'un muret où il ne bougera pas. Elle revient à lui, timidement guidée par l'impulsion de sa main dans la sienne tandis que de l'autre, elle effleure du bout de ses doigts le textile léger de sa chemise jusqu'à la peau douce et tiède de sa nuque. « Je suis curieuse. Si les fleurs ne sont pas assez... l'éternité non plus... alors à quoi penses-tu ? » Demande-t-elle le cœur léger, de cette voix joueuse qui ne demande qu'à créer les souvenirs les plus beaux.

Parce que c'est lui qui l'a appelée. Ce n'est pas elle qui l'a fait venir à sa rencontre c'est... c'est lui et elle s'en convaincra seconde après seconde, jusqu'à la fin des temps s'il le faut.

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