--- jeux d'enfant ---
outfit -- she knows ((j.cole))
 @Jin Ha Min   

« je vais le tuer. » qu’elle amorce la jeune femme à l’arrière de la berline teintée. la pulpe écrasant l’écran pour faire défiler les photos que l’on venait de lui envoyer dans l’anonymat le plus complet. une fois, deux fois, peut-être une vingtaine de fois, ses iris se perdent sur les clichés dérobés dans une intimité non dissimulée. le corps qui s’enfonce dans le cuir, l’index prit d’assaut entre les canines destructrices dans l’espoir de faire se calmer le battant qui pulse bien trop fort sous la poitrine. partagée entre une multitude d’émotions, la jeune femme verrouille son écran avant de communiquer une adresse à son chauffeur. « … et vite, s’il te plaît. »  

les secondes paraissent des heures, les minutes des jours si ce n’est plus. l’encéphale marqué par un baiser échangé, baiser qu’on lui a volé à la naïade. humiliation, dégoût, la tristesse mise en second plan dans tempérament habitué à la déception. les pneus de la berline grincent sur le macadam, indiquant à la sirène la destination arrivée. de son index elle vient incliner le bouton, forçant la vitre teintée à disparaître avec une lenteur déconcertante. voilà que la scène se redéroule, mais cette fois-ci avec comme spectateur la petite amie qui ne bouge pas d’un cheveu. aussitôt les paroles qui parviennent à ses tympans n'ont plus le moindre sens, un brouhaha insignifiant duquel elle se détache en une fraction de seconde. au travers des vitres teintées de la berline, darcy se fige au même titre que le temps. le souffle qui se fait la malle. déglutition bruyante avant que l’obscurité ne revienne teinter son visage de poupin. les ongles frappant l’écran, alors que le myocarde rate un battement vital.

|to : ha min.
|from : your worst nightmare.
|text : rentre à la maison, s’il te plaît.

après goût, le café est salé. sûrement par l'une de ses larmes qui n'a pas coulé. bien qu'elle aurait pu, pleurer. imprégnée de cette émotion intense. une nouvelle fois, l’écran allumé sur les messages sans propriétaire se font maudire par les lippes clauses n’attendant qu’une chose : que l’effronté fasse son apparition dans l’appartement commun. les murs devenus bien trop éloigné pour le simple corps qui y règne dans la solitude dans laquelle elle s’est plongée. enfin, sonne les touches effleurées de l’autre côté de la porte, code émis pour entrer dans l’enfer qui appartient à la promise teintée de noir. Eris des sept mers qui avale une dernière gorgée de sa boisson empoissonnée. son regard se pose sur lui, inconscient que ses péchés ne sont plus un mystère pour celle qui en a toujours douté. « t'aurais pu faire un effort, non ? » les billes maronnées venant se planter comme des lames dans leurs paires, attendant une réaction, n’importe laquelle comme celle d’un enfant prit la main dans le sac. « la discrétion, ça ne fait pas partie de ton vocabulaire ? » boum. le téléphone balancé à l’autre bout de la table, hameçon pour attraper le poisson, pour l’emmener loin d’elle et de ses mains moites. « ça fait combien de temps ? » qu’elle questionne, les genoux emprisonnés entre ses bras, la tasse posée contre les lippes désireuses de rependre le feu dans la pièce, de tout brûler, eux y comprit.  

pourquoi ? pourquoi alors que tu étais si près du but, de flancher, ton genou à terre pour l'éternité à mes côtés. pourquoi, eden ? pourquoi as-tu dépasser les bornes cette fois-ci ? avons-nous seulement des limites dans nos mensonges ?  

--- jeux d'enfant ---
outfit -- she knows ((j.cole))
 @Jin Ha Min   

lippe flirtante avec une canine à peine aiguisée tandis que le corps se trouve penchée vers la table où traîne encore le téléphone. preuve de l’adultère commis, un parmi tant d’autres restés secrets, enfouis dans le battant qui lui échappe peu à peu. celui d’un homme plus jeune qui ne sait ce contenter de ce qu’il possède. insuffisante. t’es juste insuffisante darcy. abcès qui crève la poitrine pour mieux atteindre l’organe, pour mieux l’émietter à chaque syllabe énoncée. « je te demande pardon ? » et elle pourrait en rire la sirène, elle pourrait laisser l’hystérie se vomir de ses lèvres si la peur ne la prenait pas entière. la peur de voir cette image au petit matin faisant la une des journaux et des médias.  

[[ darcy sideris, trompée dans les rues de séoul. ]]
darcy sideris humiliée.

« crois moi que si je t’aurais fait suivre je me serais assurée que tu ne puisses plus marcher. »  langue de vipère qui claque contre le palais alors qu’elle se lève la naïade, elle se lève mais n’approche pas, gardant une distance de sécurité qu’elle pourrait bien gravir. « je ne sais pas qui m’a envoyé ça mais... » devrait-elle le remercier ou le maudire ? peut-être un peu des deux finalement. « bordel, je fais quoi si ça fuite moi ? » les paumes qui se posent à plat contre le bois, essayant de canaliser la haine qui ne cesse d’envahir la nymphe. égoïste, ne pensant qu’à sa carrière en plein essor, la peur de la chute avant même la tristesse.  

les pulpes frôlant le bois couteux tandis qu’elle contourne ce qui les sépare, s’approchant du jeune homme qu’elle ne quitte des yeux à aucun moment. « dis moi, où est-ce que j’ai merdé dans notre relation ? qu’ai-je fais pour mériter ça ? » les pupilles changeantes, se teintant de ce nacre argenté qu’il n’a que trop vu sans jamais pouvoir totalement identifier, causé par cette émotion qui pourrait réduire en centre l’appartement d’un battement de cil. « tu me dégoutes. » le dégoût avant la déception, le dégout avant la compréhension, le dégoût avant le chaos.  

« je vais répéter ma question : ça fait combien de temps ? » la carcasse s’échouant vers l’arrière, la silhouette adossée quand les bras viennent se croiser sous la poitrine, là où le cœur a arrêté de pulser depuis bien trop longtemps. couple fictif, couple aimant... du moins, à moitié. couple du grand écran, uniquement. « tu ne m’aimes plus ? » cela en es presque vexant pour la sirène, chimère séductrice des hommes pour mieux les emporter avec elle dans les profondeurs, pourtant faut croire que lui sait nager mieux que les autres.