Drown in my Underworld { N a m k y u }

Drown in my Underworld

@Ahn Naë & @Ji Namkyu
I Invoke Cursed Winds → Peter Gundry

Here bodies are lined in blue against the sea. And where red is red there is only red. I have to be blue to bathe in the sea. Red, to live in the red room with red air to rest my head, red cheek down, on the red table.

Outfit

Monde de ténèbres ; de bleu et de noir, de silence bienheureux, de délicatesse de mouvements qui s’expriment dans l’eau glacée, lorsque l’univers n’existe plus et que la nuit fait descendre sa chape nocturne sur un cosmos que les diurnes ont depuis longtemps oublié. À nulle autre pareille, cette obscurité que Naë chérit tant qu’elle en a profité pour rejoindre la piscine du campus, se plongeant dans son liquide apaisé, apaisant. Elle nage, la naïade, dans toute sa longueur, d’une nage papillon maîtrisée, plus gracieuse dans l’eau que sur le solide terrain terrien ; et sous les rayons lunaires, sa chevelure brille de mille feux, d’un rose trempé, de boucles folles qui s’assagissent sous les remous.

Nouvelle plongée pour les profondeurs narcotiques. Elle touche le fond d’une main assurée, se plaque contre ce dernier en expulsant doucement l’air de ses poumons, regardant les bulles remonter avec fascination, jouant avec du bout des doigts avant de sentir une agitation, quelque part au-dessus de sa tête.

Curiosité piquée, la belle relève son minois, plisse les yeux dans le brouillard aqueux.

Ne percevant que la danse assourdie de l’eau, ses pieds s’appliquent contre les abysses, cherchent un appui qui la propulse aussitôt vers la surface tourbillonnante ; vers l’air qui lui manque, quand soudain sa peau entre en contact avec quelque chose - quelqu’un, qu’elle n’avait pas vu. Bagatelle, si ce n’était cette soudaine piqûre de rappel. De rappel ? Non, de douleur, de malheur déguisé, car elle se recule instantanément, ouvrant la bouche, avalant de l’eau au lieu de l’air, criant la douleur de ses poumons qui se remplissent de ce qu’ils ne doivent pas boire, s'enflamment sous l'épreuve.

Par réflexe, ses mains se relèvent, s’agitent, envoient sur l’intru une horde de silhouette qui tentent de le saisir depuis les fonds pas tout à fait marins, qui s’élèvent par-dessus la surface, l’agressent de toute part, effrayants même s’ils n’exercent aucun contact physique, bouches ouvertes sur des cris silencieux, celui qu’elle tente une fois de plus de pousser avant de parvenir, enfin, à sortir la tête de son abîme mortel.

Toussant, crachant, son torse se soulevant au rythme haché de sa respiration si brusquement interrompue, elle rétracte ses bras autour d’elle, bat des pieds tandis que, paniqués, ses yeux vairons cherchent la source de la brûlure qui l’a stoppée nette. Un jeune homme, qu’elle agresse de ses esprits, avec à la main… rien. Pas d’arme, pas de feu, pas la moindre source pouvant expliquer l’affliction qui l’a prise à son contact. « Qui êtes-vous ? » souffle-t-elle après s’être battue pour retrouver sa respiration, avoir même vérifié son propre poul dans un réflexe inutile.

Les esprits autour de l’inconnu se calment, quand bien même son cœur bat-il encore la chamade, se mettent à flotter doucement autour de lui, tournant, virevoltant sous les doigts animés de la fille des neuf enfers. Certains d’entre eux rejoignent leur marionnetiste effrayée, lui chuchotant des mots, des secrets que les vivants font mieux d’ignorer. « Pas dangereux ? Il a manqué de me noyer. » chuchote-t-elle, sourcils froncés, regardant ces derniers avant de reporter son attention pleine et entière sur celui qui flotte à quelques centimètres à peine d’elle.

« Pourquoi m’avez-vous attaquée ? » Les poils sur ses bras se hérissent, sa voix reste pourtant calme, d’une tendresse étrange dans pareilles circonstances. Loin du jugement, elle parie sur sa vie en se contentant de questions.

@mm

DROWN IN MY UNDERWORLD
@ahn naë

il n’y a que lorsque le soir commence à tomber et que la noirceur remplace la luminosité du ciel que namkyu se sent en confiance de sortir à l’extérieur. prisonnier de ses propres pensées, le coeur serré à l’idée de blesser quelqu’un inconsciemment, l’été se trouve à être l’une des pires saisons pour le gamin qui s’empêche limite de vivre. mais lorsque la nuit tombe, le voilà qui se glisse à l’extérieur, peu importe les nouvelles qui traînent et les inquiétudes ou les avertissements qu’on lui lance. il embrasse l’obscurité qui se peint dans les rues de séoul, il embrasse les étoiles qui illuminent le ciel et l’air frais qui l’accueille alors qu’il erre dans les environs. les rues sont désertes alors que namkyu reprend le chemin que trop familier jusqu’au campus. à cette heure, personne n’ose s’infiltrer à l’intérieur dans l’immeuble contenant la piscine. du moins, il le croit, namkyu. après tout, il y a quelque chose qui l’a toujours dérangé, à être dans le campus alors qu’il n’y à pas une âme vivante autour. le vide est presque effrayant, il a l’impression qu’en un moins que rien, on pourrait l’engouffrer. pourtant, il ne fuit pas et se retrouve bien rapidement là où il le veut.

habitué à la solitude du soir au sein de la piscine intérieure, il n’y a pas un seul moment où le brun pense à vérifier s’il y a quelqu’un d’autre. sur le coup, l’eau lui semble si immobile qu’il n’a pas conscience qu’une personne se trouve au fond, il n’a pas conscience du danger qu’il est. gamin qui se laisse glisser à l’intérieur de l’eau et qui arrive à bouger pendant quelques secondes avant qu’il ne voit quelque chose s’agiter sous l’eau, près de lui. panique qui lui prends, mais namkyu n’a qu’une fraction de seconde pour réagir : c’est trop tard. terreur qui le prend par la gorge, il n’a pas le souffle pour crier. du moins, pas sur le coup. contact qui se fait malgré sa tentative de se tirer loin d’elle, c’est un hurlement étouffé par l’eau qui lui fait écarquiller les yeux. non, non, non, non, non. les compressions de son coeur contre sa cage thoracique sont rapides, il a cette impression que d’un moment à l’autre, son myocarde s’échappera, mais il n’a le temps de se plaindre et de s’en vouloir, namkyu. il a été pris par surprise à la toute dernière seconde, c’est à prier que son don, qu'hadès, ait eu pitié de lui, qu’il n’ait pas blessé cette personne comme il en a blessé d’autres.

ses pensées sont sans dessus dessous et ça ne fait que quelques secondes qu’on est venu au contact de sa peau, que la panique s’est fait voir de ses yeux. il n’a pas fait exprès, mais il n’a pas le temps de réfléchir, ni même pour penser vouloir l’aider. comment le faire, de toute manière ? est-ce qu’elle va perdre la vie ? est-ce la fin pour lui ? il va causer la mort d’une personne et on le saura. ainsi se termine sa vie, chassé par son manque de jugement et d’écoute. et comme si on a senti la peur qui le prend, la scène se transforme. l’affolement lui tord le ventre et pour être franc, il pense halluciner pendant un instant, à la vue de la cohue qui remonte à la surface, qui tente de l'entraîner dans les bas-fonds de la piscine. l'éclat de voix lui reste à la gorge, les sons bloqués par la peur qui le cause à se couvrir le visage. s'il ferme les yeux, ils ne sont pas là. il ne sent rien, il ne voit rien, pourtant il a l'impression de sentir les mains essayer de le tirer. il le mérite, namkyu.

il a le coeur au bout des lèvres, la tête qui tourne et bien franchement, il est plus que confus - et toujours apeuré - sur ce qui vient de se passer lorsqu'il entends l'éclaboussement de l'eau à ses côtés. il n'a tué personne, bordel, même à ce moment, le soulagement ne se fait savoir. myocarde qui vrille d'être si près de cette personne alors qu'il peut toujours lui faire du mal avec un seul mauvais mouvement, il baisse lentement les bras. terreur qui se lit sur les traits de son visage, ses prunelles se balancent sur ces silhouettes qui lui tourne autour. qui êtes-vous ? qu'une voix féminine lui demande. ❛ j-je, ❜ il n'y a que ses bégaiements qui emplissent la salle, alors qu'il pose un regard secoué sur la jeune femme devant lui. elle ne lui parle plus, clairement. il ne devrait être surpris, après tout, ne vient-il pas d'une famille de chasseurs ? bien que namkyu soit... bénit, l'ironie... de dons, il ne s'y connaît pas sur le don et les habilités des autres. ❛ j'ai pas fais exprès, ❜ qu'il parvient enfin à murmurer d'une voix basse avant de sortir peu à peu de sa stupeur, se poussant loin d'elle jusqu'à ce qu'il rencontre la paroi contre son dos. ❛ ne m'approche pas... s'il te plaît. je veux pas te faire du mal. ❜ il s'empêche d'observer ses mains, s'empêche de se trahir. il essaie, du moins, et murmure de nouveau. ❛ j-je suis désolé, j'ai.. j'ai pas voulu.. ❜ la scène le rend nerveux, tout comme les entités qui flottent près de lui. ❛ j'ai pas fais exprès. ❜ répétition de ses paroles, la culpabilité se peint sur son visage. le voilà, namkyu... destiné à blesser tout ceux qui ont le malheur de venir en contact avec lui.

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@Ahn Naë & @Ji Namkyu
I Invoke Cursed Winds → Peter Gundry

Here bodies are lined in blue against the sea. And where red is red there is only red. I have to be blue to bathe in the sea. Red, to live in the red room with red air to rest my head, red cheek down, on the red table.

Outfit

Corpus qui fait du surplace, doigts qui s’agitent en surface, créant des remous autour d’elle tandis qu’ils jouent à la marionnette avec ces silhouettes qui répondent à la peur qui fait valser son coeur, suivant la retraite anticipée de l’inconnu sans pour autant chercher à le saisir comme précédemment. Les sanglantes illusions ne pourraient de toute façon pas atteindre sa forme physique - mais son psychisme martyrisé, ses traits tirés par la peur, eux sont réels. Curieuse, la sirène abyssale penche la tête de côté, entrouvre des lèvres rosées sur un « Oh. » coupable. Non pas qu’elle l’ait fait exprès non plus ; son appel désespéré, bouteille jetée à la mer, a fait surgir ces sombres chimères qu’elle contrôle du bout de ses phalanges arachnéennes. Elle-même perturbée par l’état dans lequel elle met l’inconnu de son assaut incontrôlé, la belle rappelle les formes floues jusqu’à son propre espace vital, formant un véritable barrage de morts entre leurs deux corps tremblants.

Silencieuse naïade, elle l’observe, se fatigue imperceptiblement à maintenir l’illusion, pourtant vitale pour garder à quai son palpitant désordonné. Elle s’approche alors d’un centimètre, puis d’un autre, sa cohorte se mouvant avec elle dans une grâce fantômatique. Effet stroboscopique, certaines clignotent, s’eteignent, disparaissent dans l’éther duquel elles n’auraient jamais dû sortir en premier lieu - si tant est qu’un lieu si paisible puisse exister dans ce monde qui n’est rien de plus qu’un énorme purgatoire.

« D’accord. Vous ne vouliez pas me blesser. Mais comment… ? » souffle-t-elle d’une voix basse tout en s’arrêtant à la supplique de l’anonyme. Arrive alors seulement la réalisation, la seule possibilité, explication logique et pourtant d’une coïncidence invraisemblable - comme elle, il est comme elle. « Je suis désolée, je ne voulais pas… vous effrayer. » chuchote-t-elle sous la voûte étoilée qui perce à travers la grande baie vitrée du toit de verre.

Alors, comme par magie, toute trace des décédés qui jusque-là flottaient au-dessus de la mer emprisonnée disparaît, d’un seul geste du poignet, comme pour marquer l’intangible d’un mouvement physique qui n’a en réalité rien de nécessaire. Juste une façon comme une autre de se rassurer sur sa capacité à contrôler l’incontrôlable de ce pouvoir venu tout droit des neufs enfers. « J’imagine que vous ne savez pas le contrôler ? Votre… don… ? » Sourire d’une douceur incroyable tandis qu’elle s’avance un peu plus tout en prenant soin de garder une distance raisonnable entre eux, de peur d’affoler le battant qu’elle pourrait presque percevoir à cette intervalle entre leurs peaux dégoulinantes d’eau.

Et soudainement, ses sourcils se froncent. « Je sais. J’essaye juste de… d’entretenir une conversation normale. Oui, d'accord, à peu près normale ; ça vous dérangerait de… me laisser faire, pour une fois ? » Grimace désolée sur le minois innocent alors qu’elle lève une main en direction du jeune homme, paume bien en évidence, témoignage qu’elle n’est pas armée et ne compte pas l’attaquer - plus l’attaquer, plus précisément.

Risque de paraître comme folle, elle caresse l’eau devant elle de sa main libre, gardant l’autre dressée, l’index se tendant en direction de l’inconnu. « Je suis navrée, ils sont… intenables face à vous. J’ignore pourquoi. Qui êtes-vous exactement ? » Les chuchotis se sont effectivement faits plus insistants, brisant le silence apaisant de la piscine, tentant de lui faire passer des messages dans tous les sens - des mises en garde, des suppliques, des conseils, tout vole dans tous les sens, poussant la rosée à secouer la tête, quelques mèches venant se coller sur son visage confus qui cherche à se détendre pour ne pas inquiéter plus avant son interlocuteur.

@mm

DROWN IN MY UNDERWORLD
@ahn naë

tout commence d’une simple envie de se retrouver dans son élément, le temps de quelques heures. pour retrouver le calme de l’eau dont il est si habitué, namkyu. ça lui apprendra de se penser seul, même si c’est la première fois que l’incident arrive, il aurait dû s’en assurer. c’est complètement de sa faute et il en a le vertige rien qu’à l’idée qu’il ait fait du mal à quelqu’un. ça tourne et ça tourne encore, autant la pièce que les silhouettes qui sont apparus comme par magie et ça le terrifie. gamin qui se recule du mieux qu’il le peut pour mettre le plus de distance possible entre les deux, refusant de causer un autre accident de sa négligence. les remords viennent peu de temps après le choc initial, là où il réalise vraiment ce qui est arrivé. le silence est lourd, entrecoupé par son bafouillage confus et ses excuses qui ne valent rien. voilà ce qui en est pour namkyu, il entend à peine le ‘oh’ de cette inconnue qui lui semble un tout petit peu familière. le brun n’arrive pas à mettre un nom au visage, mais est-ce important ? il est figé sur place, une main désormais aggripé contre la bordure de la piscine, l’eau ondulant autour d’eux comme seul son. devant lui, un étendu de silhouettes, d’esprits les séparent et il n’ose pas le pointer, ce… don. le visuel cauchemardesque ne l’aide pas à retrouver la parole. c’est ’elle qui s’annonce de nouveau. ‘mais comment’, qu’elle demande. les affres de son coeur se font entendre, gamin qui supplie qu’on ne s’approche pas, jure de ne pas vouloir lui faire du mal. pupilles qui se baissent pour se poser sur ses mains tremblantes, à l’image même de ce qu’il considère être une malédiction. mutilateur de victimes innocentes sans jamais le vouloir, c’est un don dont il n’a jamais voulu, dont il n’arrive pas à contrôler. et encore, il réalise namkyu que la fille aux cheveux rosées a eu bien de la chance. inconscient du danger, elle n’a eu droit qu’à une partie de sa force, mais même lui ne le sait pas encore. une légère pique de jalousie lui remonte à la gorge en la voyant simplement secouer son poignet, ces choses disparaissant d’où ils venaient. le contrôle parfait, ô si attendu, si voulu, sans jamais y parvenir. il y a trop à perdre, voyez-vous. ❛ j'ai pas.. ❜ de difficulté ? ça serait un mensonge, évidemment. la peur dicte sa façon de vivre, d’où il se retrouve ici aussi tard. tout pour éviter les autres, c’est namkyu tout craché. ❛ non. ❜ qu’il réponds finalement après une pause. le ton cuisant, surtout dirigé envers lui-même, alors qui la suit du regard. ❛ j'arrive pas à le contrôler, ❜ qu'il continue, les paroles désormais presque inaudible. le liquide se mouvant tout comme elle l’alarme, kyu. ne t’approche pas, ne t’approche pas, qu’il pense sans cesse. la proximité est de trop et il est coincé. entre ça et la douce qui parle sans s’adresser à lui, il ne sait plus quoi en penser. pourtant, cette fois-ci, il ne voit personne. ça lui glace le sang de savoir qu’il y a quelque chose qu'il ne voit pas, malgré l’échange amusante qu’elle a, quand on y pense bien. loin d’être rassuré par la main qu’elle lève, le brun croise les bras. l’habitude, comme si ça va protéger quoi que ce soit. ❛ j-j’étais sur le point de demander, ❜ mais à quoi bon ? ce n'est pas une surprise qu'on se méfie de lui. même elle ne sait pourquoi, c’est à se demander s’il est vraiment le monstre qu’on lui a dit être, lorsqu’il a posé les pieds chez ses grands-parents pour la première fois. quelle question, c'est une évidence qu'il l'est... il secoue la tête, namkyu. qui est-il ? il ne sait plus, il arrive plus à se retrouver, le gamin. mais surtout, il hésite. il comprend qu’elle est comme lui, évidemment aucun humain ne lève le bras pour faire apparaître une horde de… démons, de fantômes ? il ne sait pas. mais peut-il faire confiance ? encore une fois : il ne sait pas. ❛ moi, c'est namkyu. ❜ il se dit qu'il lui vaut bien ça, de répondre - finalement - à sa question. mais encore, il n'y reste pas longtemps. ❛ je suis désolé, encore. ❜ qu'il dit de nouveau, parce que la culpabilité l'empêche de penser droit, de la scène qui s'est déroulé quelques instants plus tôt. ❛ je- j'espère que.. que tu.. ❜ va mieux ? mais voilà qu'il n'arrive pas à continuer sa phrase. crainte qu'elle ne se retourne contre lui de nouveau, même s'il n'a jamais voulu que ça arrive, namkyu. on dit que l'erreur est humaine, mais il n'y a pas toujours de deuxième chance lorsqu'il en vient à lui.. et ceux qui sont victimes de son ~~don~~.

Drown in my Underworld

@Ahn Naë & @Ji Namkyu
I Invoke Cursed Winds → Peter Gundry

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Outfit

Le monde aqueux a toujours eu quelque chose d’apaisant pour la rosée ; de se retrouver soudainement trahie par son univers d’abysses insondables et de silence bienheureux reste un choc duquel elle se remet à peine. Même en parlant au jeune homme lui faisant face, elle peut toujours ressentir la brûlure de l’eau entrant dans ses poumons et, par réflexe plus que par besoin réel, elle tousse une fois de plus, crachote pour s’assurer qu’il ne reste rien du liquide chloridé dans ses bronches. Rien ne l’a préparée à tomber sur quelqu’un aux heures improbables où elle vient se baigner - et moins encore à se retrouver en face d’un béni doté d’un don aussi agressif. Elle l’observe, maintenant plus curieuse qu’effrayée, et tente de faire sens de l’excitation des âmes qui lui chuchotent toujours des mots doux à l’oreille. Agissent-ils ainsi seulement parce qu’elle est en face d’un semblable, ou y a-t-il une raison plus profonde à leurs voix insistantes ? Parmi les murmures, elle capte certains mots qui lui font hausser un sourcil ; peut-être est-il encore plus comparable à elle que ce qu’il ne paraît.

Après un long silence uniquement percé par la berceuse de l’eau autour d’eux et du filtre de la piscine, la demoiselle esquisse un petit sourire et baisse les mains, soutenant son sur-place de ces dernières. « Ce n’est pas grave. » chuchote-t-elle doucement, gardant une saine distance entre eux après avoir pris conscience que Namkyu ne souhaite pas être approché. « Moi non plus, je ne le contrôle pas. » Quand bien même le voudrait-elle que la nageuse serait bien incapable de rappeler la horde que la peur lui a permi d’invoquer si naturellement quelques minutes auparavant ; tout comme elle est incapable de faire taire les voix qui percutent ses tympans comme autant de mises en garde, de conseils et de suppliques auxquelles elle ne peut pas toujours accorder son attention pleine et entière. Beaucoup trop de demandes de vengeance et de justice dans le tas, qu’elle ne se sent pas de mener à l’heure qu’il est.

Mais contre le jeune homme ? Rien. Rien de plus qu’une voix plus forte que les autres qui la supplie de le rassurer, de ne pas l’effrayer. Et voilà exactement ce qu’elle souhaite - ne pas le plonger plus profondément dans l’anxiété qui semble être sienne. « Je vais bien, oui. » ajoute-t-elle dans un sourire qui se veut sécurisant. « J’ai été surprise, c’est tout. Comme toi, j’imagine. » Elle aimerait bien lui dire qu’il y a eu plus de peur que de mal, mais ce serait mentir. La douleur a bien été présente, cuisante, et lui titille toujours la peau de l’épaule qui a percuté le corps masculin un peu plus tôt. Pourtant, de ce qu’elle peut voir en tournant légèrement la tête, il n’y a aucune marque - pas la moindre brûlure, ni même un bleu, rien. Juste une peau lisse et blanche, telle qu’elle a toujours été. Ainsi donc ne crée-t-il que la douleur sans nécessairement infliger quoique ce soit de visible physiquement ; médicalement intéressant. Ça veut dire que son pouvoir touche directement aux nerfs. « Et ce serait plutôt à moi de m’excuser, je ne voulais pas te prendre par surprise. » admet-elle piteusement, réalisant que tout est, à l’origine, de sa faute. Un peu plus d’attention en remontant, et le pire aurait pu être évité.

« Moi, c’est Naë. Enchantée, Namkyu. » finit-elle par indiquer en tendant une main vers lui, avant de réaliser que ce n’est probablement pas la meilleure approche possible. Recroquevillant donc cette dernière, elle adresse au jeune homme un petit sourire d’excuse. « L’habitude. Excuse-moi de te demander ça, mais… Ça fait ça à chaque fois que quelqu’un te touche - ou que tu touches quelqu’un - ou c’est juste un réflexe de défense ? » C’est qu’elle n’a jamais vu de don pareil, l’innocente - de fait, pour dire la vérité, elle n’en a même pas vu beaucoup en action jusqu’à présent, ayant surtout frayé avec des maudits - sort injuste - depuis qu’elle a compris ce qu’elle est. « Je veux dire, à ton langage corporel, j’ai bien l’impression que c’est permanent, mais… tu ne peux vraiment toucher personne ? »

Peut-être est-elle trop envahissante avec ses questions ? Retombant dans le silence, la nyx penche la tête de côté, intriguée plus que de raison par cet être à la fois si semblable et si différent d’elle.

@mm

DROWN IN MY UNDERWORLD
@ahn naë

il a la conscience coupable, namkyu. à chaque petit moment, il a l'impression que quelque chose lui arrivera. comme à chaque fois qu'il parvient à faire du mal à quelqu'un accidentellement, faut croire. il a les paroles ancrées dans sa tête, de l'instant où ses grands-parents lui ont dit qu'il sera poussé hors de la famille si jamais il en venait à utiliser son don, accidentellement ou non, et sans leur protection, ça toujours été clair qu'il ne vivra pas longtemps. même après plusieurs accidents, il a toujours ce doute qu'on sait ce qu'il fait, qu'un jour on arrivera en lui faisant comprendre que c'était l'accident de trop. alors, ses prunelles se décalent de la jeune femme aux cheveux roses à l'entrée de la pièce, presque convaincu qu'une personne s'y glissera d'une seconde à l'autre. mais c'est la surprise de l'entendre dire qu'elle ne contrôle pas son don non plus qui le ramène sur terre. une expression mi-confuse se peint sur les traits de son visage, sans qu'il ne commente dessus. elle semble pourtant avoir un certain contrôle, même minime, au moins. possible que comme lui, il y ait plus que ce qu'on peut voir sur la surface. et dire qu'il est bénit. bénit d'un don dont il parvient ni à comprendre, ni à contrôler. parce que la vérité est simple : namkyu ne comprend pas son don. il serait incapable d'expliquer l'entièreté de ce qu'est son pouvoir, parce qu'il ne sait presque rien. jusqu'à maintenant, tout se produit au contact de sa peau et ça s'intensifie de ses mains. bien plus d'une fois, il a découvert quelque chose de nouveau, petit ou grand, en lien avec le pouvoir que lui a légué hadès. et même, le gamin n'a aucune idée de ce qui cause l'enclenchement de son don. bien sûr, il a bien vu que la colère l'amplifie et que sous la surprise, comme maintenant, son don est atténué. ce qui, selon lui, a permit à son interlocutrice de ne pas se noyer. elle a de la chance. mais voilà, il ne réalise pas que c'est la peur qui est au coeur de tout. le problème, c'est qu'il vit dans la terreur, namkyu, à jamais hanté à l'idée de causer du mal à ceux qui l'entoure. c'est arrivé auparavant, comme ce soir-là et il ne se pardonne jamais, l'étudiant. il hausse des épaules lorsqu'elle lui dit être celle qui se doit de s'excuser. c'est pas ta faute. en réalité, c'est un accident, même s'il se sent terriblement mal. iris fixant sa main qui s'approche de lui sans ne faire un mouvement pour la prendre, pour une raison qui lui semble évidente, ça ne l'empêche pas d'être incapable de prononcer un mot lui rappelant ce qui vient à peine de se passer. un simple sourire mi-désolé mi-incertain se dessine aux coins de ses lèvres alors qu'il souffle un enchanté, naë, avant de secouer la tête, comme pour dire que ce n'est pas grave. mh. c'est constant. si on me prends par surprise, la douleur est moins forte. ça s'amplifie au contact de mes mains et quand je suis en colère... je sais pas si c'est un réflexe de défense, je... comprends pas trop mon don, qu'il finit par lui répondre, les bras toujours croisés. faut remercier ses grands-parents, après tout, c'est à cause d'eux qu'il comprend à peine son don. chasseurs détestant tout ce qui touche ceux qui sont comme lui, ce n'est pas une surprise qu'on lui a empêché d'essayer de comprendre. pendant un moment, namkyu fixe celle aux cheveux roses, incapable de sortir ne serait-ce qu'une syllabe, à la suite de sa question. voilà, il est mortifié, le gamin. même si ce n'est pas voulu, le sous-entendu est présent et il veut s'enterrer vivant, voilà. j-je..? il cligne des yeux avant de lâcher le bord de la piscine pour se laisser glisser à l'intérieur de l'eau jusqu'à son menton. ça n'aide pas beaucoup, loin de là, ça montre encore plus son embarras à la question, sans oublier son visage qui doit déjà être au même teint qu'une tomate, mais namkyu ne peut s'empêcher d'agir ainsi. il ne sait pas quoi faire d'autre dans ce genre de situation. c-c'est.. la question..? je veux dire.. j'suis pas.. qu'il bégaie, se demandant si c'est socialement acceptable de planter celle qui l'oppose pour partir. oui ? mais non ? qu'il répond enfin, après quelques secondes à rassembler son courage. dire que je peux avoir contact avec personne serait faux, si t'as un don qui contre le mien, c'est possible... qu'il murmure. il parle évidemment de sa meilleure amie, qui se trouve à avoir un don qui contre le sien. un bouclier qui l'empêche d'être attaqué par namkyu, c'est utile. dans tout les sens du terme, bien qu'il ne va pas l'avouer à une quasi étrangère. à la place, il se laisse encore plus glisser dans l'eau, faute de son manque total d'être capable de socialiser dans une situation ainsi, mais pas avant de souffler un ugh, qu'on m'achève..., changeant de sa langue maternelle à un français parfait. phrase qu'il souffle afin qu'on ne le comprenne pas, évidemment.