feels like heaven, feels like death ○ san

ne sensation de déjà-vu, de moment connu alors qu’elle navigue entre les rayons et les étagères. Impression de la voir souvent, alors que ce n’est que la première fois depuis des mois qu’elle entre dans l’établissement. Trop sécurisé, trop huppé, mais plein de friqués. De gens qui ont les poches trop pleine et qu’il faut aider à délester. Elle ne ressemble pas cependant à ce qu’elle était lors de sa dernière visite. Une veste classe piquée dans un vide-greniers, des bottes montantes qu’elle s’est offerte la semaine dernière. Les cheveux attachés et de lourdes lunettes de soleil hors de prix pour donner l’impression qu’elle ne vient pas d’ici. Une apparence pensée pour se fondre dans la masse, pour faire comme ces gens qu’elle déteste et qui sont son gagne-pain.

Elle avance alors, cherchant une proie, l’oiseau de nuit en elle lui criant d’agir. Trouves une victime. quelqu’un à plumer. Et comme toujours, Jimin va répondre à cet appel. c’est la seule façon qu’elle a trouvé de faire un doigt au système. Et quel sacré doigt car elle sait que si elle se fait prendre, la prison lui ouvrira grand ses portes. Heureusement, elle n’est pas comme les autres. Petit sourire en coin tandis qu’elle flâne entre les présentoirs en faisant mine de ne pas trouver chaussure à son pied. Il faut bien chercher pour trouver la perle rare.

et voila
elle l’a trouvé

un jeune homme plus loin, très bien habillé, à l’allure aisé. Jimin le suit du regard, sans pouvoir voir les traits de ce visage qui s’éloigne d’elle. Il faut se rapprocher, se tenir plus près pour accomplir ce méfait. Et elle s’approche, le suivant en silence dans la grande galerie marchande. c’est peu fréquenté à cette heure, peu surveillé aussi. Ce sera facile. Trop facile. Alors, la harpie se lance, fond sur sa proie, prête à lui substituer ce qu’elle a de plus précieux.

quand elle le voit

le choc d’abord. Le silence ensuite. Son geste se suspend pendant que son regard rencontre le sien, son sang ne faisant qu’un tour. Lui. Pourquoi lui ? La jeune femme déglutit, ne sachant quoi dire ni quoi faire face à ce souvenir devenu tout un coup réel. « San... » trois lettres, soufflé avec hésitation et incompréhension. Avant que la haine et la colère ne prennent le dessus, lui tordant les traits en une grimace courroucée. Pourquoi fallait-il que ce soit lui ?