mikan — little bubbles of happy

Des suites de l'accident qui emporta ses parents, Mikan se souvint de la réponse qu'avait donné sa mère à l'une de ses questions les plus triviales.

— Et moi ! avait surenchéri la gamine en gonflant ses joues, pourquoi je m'appelle comme une mandarine ? Et sa mère avait trouvé ça drôle.

— Eh bien, tu n'aimes pas les mandarines ? Moi, je les adore. Elles sont douces et pétillantes, elles donnent de l'énergie et je les aime tellement... oui, je les aime tellement que je pourrais te manger toi aussi !

— Quoi ? AAAAH. Ben moi je veux pas du tout être mangée hein ! mais puisque ça fait sourire maman... et que maman aime les mandarines, alors je serai une mandarine aussi, ooo-kay !

— Mikan, tu es si mignonne ! ma petite mandarine au sourire si joyeux.

Elle est élevée par sa grand-mère qui développe très vite des signaux avant-coureurs d'une maladie d'Alzheimer. Lorsque la nouvelle se répand dans la petite bourgade que Mikan a des facultés spéciales, son oncle manipule les esprits pour mettre l'adolescente à l'écart et la vendre à une petite unité de chasseurs qui la revendent ensuite à un laboratoire d'expérimentations de plus grande envergure. Tout le monde pense alors qu'elle a été envoyée poursuivre ses études à l'étranger et qu'elle s'y plaît énormément. Sa captivité se poursuit sur plus de deux années lors desquelles Mikan n'a aucun contact avec le monde extérieur. Elle parvient à s'en extraire en laissant des corps derrière elle, innocence souillée de cauchemars et de remords qui hantent ses nuits dans le plus grand des secrets, capable d'inverser le rêve et la réalité dans un tour de passe-passe qu'elle n'a utilisé qu'une seule et unique fois pour fuir le pays et se réfugier par-delà les océans, en Corée du Sud.